Avant propos : Cette série d’articles est déjà parue sur Facebook mais je trouve amusant que vous y retrouviez ma progression “intellectuelle”
Celui-ci est du 12 juin 2012.
Avant propos : Cette série d’articles est déjà parue sur Facebook mais je trouve amusant que vous y retrouviez ma progression “intellectuelle”
Celui-ci est du 12 juin 2012. .
Tant que nous étions que quelques allumés à clicker dans les campagnes gersoises il y a 10 ans en arrière, nous amusions les « vrais » éducateurs sûrs de leurs méthodes et de leurs efficacités. Au fil des ans, les méthodes amicales et positives ont rencontrés de plus en plus de public en grande partie grâce aux déçus des méthodes historiques mais aussi car les valeurs de calme et de silence que nous impose le clicker par exemple sont plus faciles à mettre en place que les cris et les mouvements de biceps.
La conscience que nous avions était forte que nous annoncions une forme de contre-culture de l’éducation du chien dont nous sommes encore aujourd’hui dépendant. En effet dans notre volonté d’être différent, nous avons tellement pris soin de ne pas reprendre les codes des « traditionalistes ». que nous en avons oublié de poser nos propres frontières.
L’un des malentendus les plus flagrants est dans l’utilisation du « non ».
L’un des malentendus les plus flagrants est dans l’utilisation du « non ». Nous, les éducateurs pros en positif, nous n’aimons pas utiliser ce mot qui représente pour les adeptes des méthodes traditionnelles tout ce que nous détestons : L’interdit de l’initiative, le contrôle absolu sur le chien, la dominance du maître sur le chien-dominé, etc …. mais il faut quand même bien qu’à certains moments, le chien comprenne que ce qu’il fait nous déplaît.
La confusion est dû à notre volonté de laisser au chien toute sa capacité d’initiative dans la phase d’apprentissage. Nous travaillons pour qu’il fasse des erreurs que nous refusons de sanctionner par un « non » pour pouvoir récompenser le « oui » qui nous intéresse. Nous devons faire une distinction claire entre la phase d’apprentissage où nous devons impérativement laisser le processus d’apprentissage se dérouler et la vie de tous les jours où l’on peut imaginer que le « non » pourrait être un ordre comme un autre.
Le processus d’apprentissage est particulièrement intéressant à observer chez les chiens sortis de refuge ou passées entre plusieurs propriétaires dont on ne connait pas l’histoire. Ces chiens en situation d’apprentissage, vont nous proposer tout ce qu’il savent faire ( souvent à la stupéfaction des actuels propriétaires) et là, n’importe quelle forme de « non » (vocal ou gestuel) va empêcher le chien de montrer tous ses savoir-faire. Tous les adeptes du clicker le savent, le chien a besoin de vérifier chaque chose qu’il sait faire avant d’en essayer une nouvelle ( quand on y réfléchit du point de vue du chien, il est sage de vérifier pourquoi telle action déclenchait le click hier et le laisse silencieux aujourd’hui ?). Si nous ne laissons pas ce processus se dérouler, il ne peut pas y avoir de nouvel apprentissage.
Enfin si nous travaillons en positif, nous aimons par nature et plus facilement dire « oui » par un click que « non » par la voix (ou le corps). Nous avons tellement entendu, nous avons tellement répétés « il ne faut pas dire « non » au chien » que nous nous interdisons nous-mêmes finalement de le dire en dehors de la phase d’apprentissage et c’est bien là que nous péchons en nous interdisant d’apprendre le « non » à nos chiens et à ceux dont on nous confie l’éducation.
Je sens déjà la puissance du CCO
Je sens déjà la puissance du CCO, notre contre-comportement opérant préféré, monter en première ligne de nos valeurs. Oui chaque fois que possible, nous devons proposer une alternative au chien mais en quoi «Arrêtes de faire ce que tu es en train de faire» pourrait être un acte négatif pour lui ou pour nous dès lors que nous l’intégrons comme n’importe quel apprentissage? Est-ce là un tabou si puissant que nous ne voulons le transgresser sans abandonner une partie de notre âme sur l’autel des dominants/dominés ?
Le temps est révolu où nous pouvions être assimilé aux traditionalistes. Les gens comprennent de plus en plus nos valeurs et voient chaque jour l’efficacité de nos méthodes. Nous ne devrions rien nous interdire. Apprendre à un chien «Arrêtes ce que tu es en train de faire » est un ordre comme un autre, le mot que nous mettons dessus n’a pas plus de valeur symbolique que celle que nous lui donnons (et n’en n’a strictement aucune pour le chien). Est-ce que nous céderions quelque chose sur nos valeurs en apprenant le «non» aux chiens qui nous sont confiés ? Surement pas car notre « non» sera vite assimilé par le chien pour ce qu’il est: «Arrêtes ce que tu fais et viens me voir» ou «Arrêtes ce que tu fais et essayons de faire autre chose ensemble».
Cette subtilité de distinguer le «non» que nous n’utilisons pas durant l’apprentissage du «non» comme ordre comme n’importe quel « assis » ou « couché » présente de nombreux avantages : D’abord nous profiterions de la force d’un mot d’interdiction très puissant et qui sort naturellement de la bouche de nos concitoyens. Nous en profiterions pour leur apprendre à gérer leur gestuelle corporelle en même temps que l’émission du « non », nous pourrions même leur en faire sentir les degrés plutôt que les voir trop souvent répéter sans fin des « non, non , non et non » qui n’ont aucune valeur pour le chien ( sauf s’il finit par penser qu’il s’appelle ainsi ou s’il a appris à compter et qu’il attend le quatrième « non » pour réfléchir à ce qu’il doit faire).
Enfin le respect que nous devons au chien ne signifie pas que nous devions tout accepter de sa part
Enfin le respect que nous devons au chien ne signifie pas que nous devions tout accepter de sa part. Lui apprendre le « non », outre les situations d’urgence, sera bénéfique pour une gestion quotidienne tant que le propriétaire n’omettra pas de proposer un comportement alternatif ensuite. Si cet apprentissage est mis en place pour les chiots, il favorisera le rappel et la relation avec le maître.
Nous ne céderons rien sur nos valeurs si nous enseignons le « non », le « non » qui va offrir d’autres possibilités de choix au chien une fois qu’il aura arrêter de faire ce qu’il était en train de faire. Le « non » est juste un mot, un code. Il n’appartient à personne et nous ne reculons pas en utilisant un mot que nous aurions toujours dû garder dans notre vocabulaire. Faire cette précision importante permettra à beaucoup de nos élèves de mieux comprendre le « comment ça fonctionne mon chien ». Oui vous avez le droit de dire « non » ( après lui avoir appris) mais jamais quand vous voulez lui apprendre quelque chose. Enfin … si vous voulez rester en positif …
Patrick Aufroy
Rappel : Cette série d’articles est déjà parue sur Facebook mais je trouve amusant que vous y retrouviez ma progression “intellectuelle”
Celui-ci est du 12 juin 2012.
C’était le premier article avec un peu de succès et une centaine de partage.
Ce que j’en pense en 2019 ?
Pris au jeu de l’article précédent, le plaisir d’être lu et commenté .. j’ai sorti cet article qui aujourd’hui … Ne me plait plus du tout !!!! lol
J’étais encore un idéaliste à l’époque. J’ai tenté mais je n’ai pas réussi à apprendre aux gens à dire “non” de façon neutre … donc j’ai changé mon point de vue.
J’ai remplacé depuis de nombreuses années maintenant le “Non”par le “Stop” qui est devenu “le Stop territorial” et qui est aujourd’hui le “Stop 360°”
Il y avait tout de même déjà en place la notion de “ne pas laisser le chien tout faire” …. j’dis ça, ….
Patrick Aufroy Doggycoach – 3 janvier 2019