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Sous les pavés, la plage ….. et le collier étrangleur

Avant propos : Cette série d’articles est déjà parue sur Facebook mais je trouve amusant que vous y retrouviez ma progression « intellectuelle »
Celui-ci est du 27 juin 2012. éducation du chiot.
Vous trouverez en bas d’article mes commentaires actuels.

Avant propos : Cette série d’articles est déjà parue sur Facebook mais je trouve amusant que vous y retrouviez ma progression « intellectuelle »
Celui-ci est du 27 juin 2012. éducation du chiot.

Collier étrangleur fini ! Les méthodes traditionnelles ont vécus. Voilà nous avons gagné ! Méthodes positives, méthodes amicales, clicker et training à tous les étages, récompenses pour tous et n’importe quand. Voilà c’est fait nous avons réussi. Pas la peine d’être un soixante-huitard attardé pour le comprendre, sous les pavés, la plage, la liberté, le libre-arbitre du chien, la socialisation à outrance et voilà des écoles des chiots au bout du village, les puppy academies partout ; c’est heureux. tout va bien. On a fait le job ! Notre génération a fait sa révolution ! Yes !

Yes ? Yes ? Enfin yes ? Enfin presque « yes »  non ? Car petit à petit sous cette apparence de paradis idyllique remontent quelques commentaires, quelques dégâts collatéraux, quelques incohérences. Pourquoi tant de gens quittent les clubs pour revenir vers les éducateurs professionnels avec des expériences négatives ? Comment est-ce possible qu’il y ait tant de clubs et tant de bonnes intentions et en même temps autant de déçus ?

Et bien peut-être parce que sous l’apparence de « positif/clicker/etc … » il existe de vieux comportements, de vieux préceptes qui resurgissent.

Et bien peut-être parce que sous l’apparence de « positif/clicker/etc … » il existe de vieux comportements, de vieux préceptes qui resurgissent. Je le comprends en même temps. Il y a encore dix ans 99% des chiens étaient éduqués avec cette méthode traditionnelle et ça marchait ! Enfin ça marchait avec presque tous … en apparence … et ceux avec lesquels ça ne marchait pas … soit ils avaient un problème psycho, soit le maître était vraiment trop nul pour avoir un chien comme ça !. Il faut dire qu’au départ les « maîtres-chiens » avaient mis en place leur méthode quasi-militaires avec des bergers allemands et bergers belges qui ont assurément une résistance au stress plus importante que le briard ou le Petit lévrier italien. (On peut d’ailleurs même se demander si on n’a pas finalement sélectionner cette résistance au stress uniquement pour pouvoir continuer à crier de dessus en plus en plus mais c’est un autre sujet). Ensuite on les a convaincu qu’il fallait travailler par le jeu et la récompense. Enfin qu’il faudrait qu’il adopte le clicker et devienne patient …. bon on ne renonce pas à ses valeurs aussi facilement…. Surtout quand pendant des années, on a expliqué ( et on explique encore qu’il faut UN maître fort et que « il faut bien que le chien se soumette » … mais voilà il y a de moins en moins de gens dans ces clubs mais heureusement les « écoles du chiot » ont été inventées ! Elles sont devenues en quelques années une vitrine formidable. Quel papa ? Quelle maman ne voudrait pas emmener son bébé à l’école ? Il y a beaucoup à dire sur le sujet des puppy académies mais ce n’est pas l’objet de cet article. Le point qu’il m’interpelle c’est l’image que cela renvoie en face de la réalité de l’apprentissage qui est trop souvent dispensé.

Le propriétaire novice se rend dans ces clubs en toute bonne foi

Le propriétaire novice se rend dans ces clubs en toute bonne foi, persuadé que cela va faire du bien à son chiot (et il a parfois raison, je ne veux rien caricaturer.) mais assez rapidement cela s’enchaîne souvent par des cours d’éducation qui ne sont plus tout autant positif que cela en avait l’air au départ. Au fur et à mesure qu’il avance en age et qu’il change de classe, le chiot ou le jeune chien adolescent est confronté à de nouvelles approches plus « radicales ». la vitrine « école du chiot » a fait son effet et, petit à petit, le propriétaire se retrouve à faire face à des moniteurs qui savent ce qui est bon pour leur chiot et le jeu n’a plus tout à fait la même place. Enfin la récompense en fin de cours est l’alibi de une méthode de moins en moins douce.

Intégré à un groupe qui s’exécute sans se poser de questions, il est évidement difficile pour le propriétaire novice de refuser de faire un exercice surtout que le moniteur est souvent apte à faire une démonstration que ça marche avec un puissant malinois qui marcherait au pas de l’oie si on lui avait appris à coup de coups de sonnettes et de suspension en l’air jusqu’à ce qu’il « cède » … et puis ces gens sont sympas finalement et ils ont l’air compétent et puis ce sont des bénévoles pour la plupart (il faut sacrément aimer les chiens pour venir traîner dans la boue « pour les autres » le samedi matin). L’effet de groupe est bien là. Dire « non » c’est sortir du groupe. C’est casser cette ambiance si agréable .. pour les humains. Oui se sentir épaulé, même mal, c’est rassurant mais si on en revient à la question initiale « qu’est-ce que mon chiot est en train d’apprendre ? » alors il faudrait souvent avoir arrêter depuis longtemps…

Cool Demain j'arrête de dire non
Cool Demain j’arrête de dire non à mon chien

A quel moment faut-il dire « non » ?

A quel moment faut-il dire « non » ? Voilà finalement la question. Certains vous diront dès qu’on vous parle de collier étrangleur et ils auront raison. Dès qu’on vous parle de dominance et ils auront encore raison. Personnellement j’aurais tendance à vous conseiller ceci : chaque fois que l’intégrité d’un chien risque d’être mise en cause, vous devez fuir. Observer un cours d’école du chiot, observer un cours d’adulte et tandis que vous n’êtes pas encore intégré au groupe, posez vous cette simple question :  « est-ce que ce chien est en train d’apprendre par peur ou par jeu ? ». Si la réponse est « par peur », vous savez ce qu’il vous reste à faire car je suis sûr que ce n’est pas ce que vous voulez pour votre chiot.

PS1 : Il existe heureusement de nombreux clubs qui pratiquent réellement des méthodes amicales et positives et ils ont, à mon avis, tout intérêt à ne pas être confondus avec ceux qui font semblant de les utiliser.

PS 2 : l’idée de cet article est venue d’un distributeur de matériel d’éducation qui a eu la bonne idée de m’envoyer une publicité qui indiquait « le chien apprend mieux par le jeu ! Promotion un collier étrangleur offert pour un boudin acheté » … CQFD !!

Patrick Aufroy -DoggyCoach –

Rappel : Cette série d’articles est déjà parue sur Facebook mais je trouve amusant que vous y retrouviez ma progression « intellectuelle »
Celui-ci est du 27 juin 2012.
C’était le premier article avec plus d’une centaine de partages qui a commencé à m’attirer les foudres de certains.

Ce que j’en pense en 2019 ?

Malheureusement je suis toujours d’accord avec ce que j’avais écrit à l’époque. LOL

Ce qui est amusant c’est que ma cible principale était les clubs avec école du chiot et ce n’est pas avec eux que j’ai eu mes premiers ennuis.

Je reçois toujours sur mon terrain des gens déçus des clubs canins particulièrement pour l’éducation du chiot.

Cet article marquait là ma première attaque facebookienne contre le collier étrangleur. 7 ans après on peut se demander si cela a vraiment servi à quelque chose ….

Patrick Aufroy Doggycoach – 3 janvier 2019

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